Créer ! Quelle histoire ! C’est une effervescence des sens, chargée d’émotions intenses et d’impressions paradoxales parfois.
Créer, c’est mettre tout son cœur et ses « tripes » dans son travail. Quel sentiment de liberté !
Donner vie à son art, c’est donc un peu comme une extension de soi, une partie intégrante de son identité.
Alors, quoi de plus naturel que d’avoir envie de le garder et de le protéger ? Pourtant, il arrive un moment, où, pour aller plus loin, il faut arriver à se détacher de son art, le laisser vivre sa propre vie et faire place à de nouveaux projets et de nouvelles créations.
Oui, mais pas n’importe comment…
Au sommaire :
Donner vie à son art en respectant son propre rythme
Comme dans beaucoup de domaines dans nos vies, en art aussi nous vivons des saisons. Lorsque le processus de création est en cours, quoi de plus naturel que de faire corps avec son œuvre ? Le relâcher trop tôt reviendrait à court-circuiter ce mouvement naturel et vital.
Le rythme d’une création est aussi tributaire de nos journées ! Vous me comprendrez d’autant plus si vous avez des enfants et que vos journées dépendent des personnes qui vous entourent.
Notre travail peut aussi être rythmé par notre manière de travailler : être matinal ou un oiseau de nuit, travailler avec des séries d’œuvres à thème, travailler plus ou moins l’été ou l’hiver, etc…
Nous vivons ces aller-retours perpétuels entre les temps de concentration intenses, le relâchement, les erreurs, les essais, les oublis, les déceptions, la fatigue, la lassitude et enfin, les réussites et le sentiment d’aboutissement.
Ce fameux moment où l’on est fier de nous et prêt à montrer au monde nos productions.
Lâcher prise, c’est aussi libérer son travail
C’est tellement facile de s’attacher à son travail : on se donne corps et âme des heures, des jours et parfois des mois à peaufiner chaque détail, à chercher une certaine « perfection », à nous immerger dans notre création.
Mais cette obsession peut nous faire perdre de vue l’essentiel : notre art peut et même, disons-le : doit être libéré, il doit prendre son envol et vivre sa propre vie.
C’est un peu une loi de la nature au fond. Nous aussi, créatures, sommes tellement imprégnés de ce sentiment de liberté. Nous sommes né avec un ADN de liberté, autant le transmettre !
Alors, pourquoi libérer notre art.. ?
Quand on y pense, le risque de s’attacher un peu trop à son travail est grand. On focalise sur chaque détail, on le retravaille, parfois même nous cherchons l’approbation des autres… Et, sans même nous en rendre compte, nous devenons prisonniers de notre propre création.
Pourtant, chaque projet créatif a un potentiel de croissance limité. C’est dur parfois, mais on doit se contenter de ce qui est « complet » plutôt que « parfait ».
Si nous passons notre vie à travailler sur un seul projet, nous gaspillons notre énergie qui aurait pu donner vie à de nombreux autres projets.
Seuls de rares génies ont dévolu leur vie entière à un seul projet, mais lorsqu’on se penche sur leur œuvre, elle se décline dans diverses directions et recherches, comme s’il s’agissait d’un « voyage », une pérégrination.
En résumé, il est important de se détacher de son art pour plusieurs raisons :
- D’abord, cela permet de démarrer de nouveaux projets. Si on ne termine jamais la pièce à laquelle on a donné toute notre énergie, on ne pourra jamais commencer quelque chose de nouveau. Pour évoluer et grandir en tant qu’artiste, nous avons besoin de produire et prendre le temps de créer.
- Ensuite, cela nous permet de mieux accepter les critiques : je ne suis pas mon œuvre d’art ! Lorsqu’on est trop attaché à notre travail, on a tendance à le prendre personnellement lorsque quelqu’un ne l’aime pas ou le critique. Mais notre art ne doit pas définir qui nous sommes. C’est une partie de nous, c’est sûr, mais il ne doit pas nous posséder.
- Enfin, lâcher prise nous permet aussi de mieux abandonner les projets qui ne fonctionnent pas. C’est difficile d’abandonner quelque chose sur lequel on a travaillé des mois voire des années. Mais parfois, c’est la meilleure chose à faire pour nous-même. Lorsque notre art est trop précieux, l’abandon ressemble à une trahison. Mais parfois partir, de passer à autre chose est plus sain et vital.
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