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La joie est dans la forêt : quand l’art écoute la nature

ntérieure et liberté sauvage. Aquarelles animalières issues de la série Forest sur Lagaleriedangelique.com. Ours, renard, hibou ou écureuil — autant d’animaux symboliques, peints avec douceur et lumière. Une invitation à retrouver la joie discrète, la beauté simple, et le souffle vivant de la nature. Écho silencieux aux forêts de nos vies, là où le regard s’éveille, traverse, et l’âme respire.ntérieure et liberté sauvage. Aquarelles animalières issues de la série Forest sur Lagaleriedangelique.com. Ours, renard, hibou ou écureuil — autant d’animaux symboliques, peints avec douceur et lumière. Une invitation à retrouver la joie discrète, la beauté simple, et le souffle vivant de la nature. Écho silencieux aux forêts de nos vies, là où le regard s’éveille, traverse, et l’âme respire.

On dit que “le bonheur est dans le pré”… il y a bien un peu de vrai ! Mais, à l’abri du tumulte du monde, au cœur des sous-bois, il y a une autre forme de bonheur : plus douce, plus intérieure — celle qu’on pourrait appeler la joie, cette émotion plus stable, plus intime, plus enracinée. Une joie paisible, discrète, et profondément vivante. Et, dans la forêt, il me semble qu’elle murmure particulièrement clairement.

La forêt n’est pas un simple décor dans mon travail d’aquarelliste. Ce n’est pas un choix esthétique ou symbolique venu au hasard. C’est un lieu que j’ai habité, traversé, ressenti. Un lieu que j’ai observé de l’intérieur, parfois 15 jours d’affilée, dès l’enfance – des agitations de la nuit au crépitement d’un feu, du silence du matin aux feuillages filtrés de lumière, en passant par les bruissements inattendus, les orages, la colère des éléments ou les pluies fines…

J’y ai trouvé le calme, la lenteur, la beauté. Mais j’y ai aussi connu l’inquiétude du noir, le froid, l’humidité glaçante, la vulnérabilité dans cette immensité. Même lorsqu’on est plusieurs, on s’y sent bien petit.
C’est peut-être pour cela qu’elle me touche autant : la forêt nous offre à la fois l’apaisement et l’éveil. Elle nous pousse dans nos retranchements et nous aide à explorer, à repousser nos limites. Elle nous ramène à l’essentiel, comme un miroir de ce que nous sommes véritablement.

À travers ma série Forest, j’ai voulu à la fois offrir un regard, et tendre l’oreille à ce que la nature nous enseigne sans souffler mot. Créer devient alors une écoute active. Tous les sens en éveil. Une manière de valider ce que l’on ressent, sans le fuir, sans le nier. Une façon d’offrir, aussi, sa manière de voir et d’explorer le monde.

Et surtout, la forêt m’a appris la liberté.
Celle de parcourir des territoires inconnus, d’observer sans être vu. Celle d’être soi, sans masque, dans l’idée – aussi – d’être comme un simple maillon de cette grande chaine. Celle de suivre son propre rythme. Au fond, celle de créer sans chercher à plaire. Car c’est souvent là, dans cette liberté retrouvée, que naît le sens, et donc la joie.

Quand la nature enseigne l’art de vivre

La forêt n’a pas besoin de parler pour transmettre sa sagesse. Elle enseigne en silence, par la répétition des saisons, par les traces subtiles laissées dans la terre, par le langage du vent dans les branches – mais aussi dans l’adversité ou par son côté parfois impitoyable. Elle nous rappelle que tout a un rythme, un équilibre, une respiration propre, loin de l’agitation, de la vitesse, ou la superficialité imposées par nos vies modernes. Elle est puissante et humble à la fois.

Dans cet espace vivant, rien n’est forcé. Tout pousse à son heure, se transforme, puis disparaît. La nature devient alors une école de patience et de présence. Elle nous apprend à accueillir ce qui vient sans jugement, à observer ce qui est sans chercher à le corriger (ça me change de mes copies…).

Tant humainement qu’artistiquement, j’ai appris à être touchée par cette manière qu’a la forêt de laisser les choses exister, simplement. L’arbre tordu n’est pas moins beau que celui qui pousse droit, il a juste une histoire différente. Une tempête est sûrement passée par là, et quand on y pense, il a tellement de mérite d’être encore vivant… Le silence n’est pas vide : il est plein d’enseignements. D’ailleurs, lorsqu’on tend vraiment l’oreille, on réalise que la forêt n’est jamais tout à fait silencieuse… Elle bruisse, crépite, respire, elle est pleine de vie.

C’est cette bienveillance naturelle, cette écoute invisible, cette puissance silencieuse, humble, respectueuse, et tellement équilibrée, que j’ai tenté de capter dans mes aquarelles de la série Forest, comme un hommage à cette sagesse végétale et animale. A cette – si précieuse – liberté que nous nous laissons trop souvent voler, au profit de futilités.

“La forêt enseigne à l’homme ce qu’il ne saura jamais dire.”
— Bernard Clavel

Créer en lien avec la nature, ce n’est pas simplement peindre un décor (et, à mes yeux, ce n’est certainement pas être écolo… c’est, tout simplement, aimer la vie !) : c’est entrer en relation avec un monde qui nous dépasse et nous recentre. Un monde dont nous ne sommes pas le nombril.

C’est laisser la beauté modeste du vivant nous réapprendre l’essentiel :
il existe, loin de nos routines, une vie abondante, riche, humble, précieuse, harmonieuse… (tellement artistique) – et qui nous survivra…

La forêt, une présence bienveillante

Etre en forêt ne signifie pas pour autant être seul. D’ailleurs, de nombreux contes en parlent… Alors, la forêt n’est pas seulement un espace naturel ; elle est aussi un espace symbolique. Depuis les premières civilisations, elle représente l’inconnu, la transformation, le retour à l’essentiel. Elle est à la fois maternelle et sauvage, rassurante et imprévisible. Elle abrite les contes et légendes, les mythes, les initiations. Elle nous confronte à nous-mêmes et nous pousse à nous dépasser. Et chaque élément y devient langage…

La forêt est une quête : celle de la liberté. Celle du sens. Et celle de la joie profonde, unique et si réelle.

Dans ma série Forest, Ce lieu est un refuge, et chaque animal est plus qu’un sujet : il est une rencontre.

🐻 L’ourse et son ourson : tendresse et force protectrice

Il y a dans cette scène une douceur primitive, presque sacrée. L’ourse, toujours aux aguets, protège, veille, transmet. Elle symbolise l‘enracinement dans le lien, dans la transmission silencieuse de la vie. C’est la force tranquille du vivant qui veille sur ses fragilités.

« La tendresse est la forme la plus subtile du courage. » (Jean Giono).

L’ourson, blotti contre sa mère, incarne la tendresse, la vulnérabilité, l’instinct protecteur, la confiance dans la sécurité procurée par plus fort que soi. Avec l’ours, on a toujours cette dualité nécessaire : la douceur et la chaleur de son pelage et la force protectrice et menaçante de ses pattes. C’est bien connu, mieux vaut ne pas rencontrer une ourse, elle se battra de toutes ses forces pour protéger sa progéniture, une qualité féroce qui se transmet à travers les âges.

🦊 Le renard : intelligence intuitive et adaptabilité

Il avance sans bruit, curieux mais prudent. Le renard incarne cette ruse lumineuse, cette agilité intuitive. Il comprend le monde sans chercher à le dominer, il sait élégamment passer entre les mailles… Il nous rappelle aussi que la joie peut naître de notre capacité à nous adapter au réel avec finesse.

Homère disait déjà : “Le renard sait beaucoup de choses.”. La Fontaine le dépeint habile manipulateur capable de retourner une situation à son avantage. Et pour St Exupéry, il est d’une sagesse bouleversante : il nous rappelle qu’ “on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux”. Et on se le répète afin de s’en souvenir…

Alors pour moi, le renard est vif, agile, magnifique par son intelligence et son élégance. Le “Da Vinci” des bois ! Il traverse la forêt avec ruse et une grâce si touchante, comme une étincelle de liberté. C’est d’ailleurs avec lui que la série Forest a réellement démarré.

D’autres présences veillent dans cette forêt bien moins silencieuse qu’on ne le croit…

  • Le hibou, posé dans l’ombre, symbolise la sagesse taciturne. Il veille. Il voit ce que l’on ne voit pas encore. C’est un drôle d’oiseau, visionnaire.
  • Le lièvre nous parle de la peur, de la vivacité, mais aussi de cette douceur fragile des êtres toujours en alerte. Il incarne l’élan et l’attente mêlés. Et, comme le disait La Fontaine, il nous rappelle que “rien ne sert de courir, il faut partir à point”…!
  • Même le puma, presque invisible, murmure quelque chose de l’invisible en nous – de notre force calme. Un chasseur hors pair, à la force mesurée, souple. Force que l’on n’a pas besoin de prouver, car notre valeur profonde est là, en nous, innée, peu importe l’adversité ou les batailles. Un héritage, qui n’est donc pas à conquérir, ou quémander.
  • L’aigle, haut perché, observe le monde avec distance et lucidité. Il est majestueux et digne. Combatif, l’œil perçant, il sait plonger à pic pour la lutte, comme un symbole de résilience. Puis il ouvre un espace vers les hauteurs. Focus, pour gravir à nouveau sa montagne, avec des perspectives renouvelées.

Animaux que vous pouvez retrouver dans ma galerie. Il est fort à parier que d’autres les rejoignent…

La joie de la lenteur…

“La joie ne réside pas dans les choses ; elle est en nous.”
{ Richard Wagner }

En forêt, tout est éloge de la lenteur et de la justesse. Tout comme nous l’ont si bien enseigné nos grands-parents, si nous avons eu ce bonheur d’enfance de pouvoir les suivre partout à la trace. Le vivant ne se presse pas, il suit un rythme immuable, secret. Et dans cette régularité silencieuse, cet équilibre précieux, une forme de sagesse se transmet, comme un héritage du cœur, c’est une sagesse qui n’a pas besoin de mots.

Peindre ces animaux, c’est leur faire une place, reconnaître ce qu’ils éveillent en nous : une émotion, une mémoire, une vérité, un symbole. C’est un peu comme s’ils nous disaient, silencieusement : je te vois, je te comprends, tu as ta place, ici, je suis un peu comme toi, moi aussi. Ne te laisse plus distraire par cette foule de voix. Apprends à te reconnecter, à t’ancrer, seul, tout à nouveau. Sois libre, sois qui tu es véritablement, intrinsèquement.

Créer devient alors un acte d’écoute intérieure, c’est un moment suspendu, comme une liberté reconquise.

Finalement, c’est peut-être cela, la vraie joie : non pas un éclat, furtif, mais une présence intérieure bienveillante. Elle n’est donc pas passagère, ce n’est pas un moment à saisir, mais elle peut devenir une lumière – libre, réelle, vivace – et qui nous suit fidèlement, une alliée contre vents et marées. Et sa sœur jumelle, c’est la paix…

« Il faut du courage pour aimer, mais il faut encore plus de courage pour être en paix. » – Thich Nhat Hanh

Ce qui est magnifique, c’est lorsque ce bel héritage, solitaire, ce repli nécessaire pour un temps, ce refuge, devient aussi partage : un lien invisible entre l’artiste, le vivant… et celui ou celle qui regarde. Chacun, tour à tour, devient un passeur. Passeur de lumière, passeur de vie. Un maillon de cette grande et belle chaine.

L’éveil du regard…

Et dans chaque animal de Forest, cette joie discrète veille — comme une promesse offerte à qui veut bien regarder autrement. Car il suffit parfois d’un regard posé différemment… pour qu’une lumière silencieuse se rallume. Celle que personne ne voit, mais qui, pourtant, est bel et bien là… Celle du cœur, invisible, mais palpable.

Et si cette joie, si humble, devenait aussi la vôtre ? Peut-être est-ce là tout le pouvoir de l’art : réveiller doucement ce qui dormait en nous — la joie, la paix, la liberté d’être, le courage. L’espoir…

Cette si douce et belle lumière qu’est la vie.


La petite touche historique…

Puisqu’on parle d’arbres, il faut aussi parler racines !
Dans les forêts du Vercors, des Cévennes ou de Provence, il y a plus que des arbres : il y a une mémoire. Celle des pas qui ont foulé la mousse, des voix qui ont chanté dans la langue d’oc, dans ses mille nuances. Je me souviens de l’accent si particulier de ma grand-mère montagnarde, qui roulait les “R” dans un patois proche de l’italien.

L’occitan, avec ses dialectes riches et variés — provençal, languedocien, gascon ou auvergnat — résonnait jadis dans ces vallées comme un chant d’appartenance. On y entendait les troubadours. Poètes et musiciens, ils chantaient l’amour, la nature, l’être au monde.

« Car la joie ne peut me venir que de l’amour »,

“Car jois no-m pot venir si non d’amor.”

écrivait Peire Vidal (XIIe siècle, troubadour toulousain)

Une phrase qui résonne comme une aquarelle intérieure, une palette d’émotions et de souvenirs dans les sous-bois. Une vérité qui semble encore murmurer dans les feuilles, si l’on tend bien l’oreille…!


La petite visite… pour finir !

Si vous aimez mêler, art, Histoire(s), famille, Vercors, et bien sûr, la forêt, je viens de dénicher un magnifique parcours immersif à tester dans l’été (2025), petite escapade hors Drôme, mais frontalière ! Vercors Lumière. A vos chaussures de rando…! Et n’oubliez pas les pinceaux !

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