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Aquarelle Créativité

Pourquoi l’aquarelle est difficile ?

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La subtile difficulté de l’aquarelle : Capturer l’éphémère sur papier.

On trouve de nombreuses ressources tentant de faire passer la pratique de l’aquarelle pour une pratique facile à prendre en main et à maitriser. Laissez-moi être franche avec vous… ce n’est pas tout à fait le cas : l’aquarelle est un médium réputé plus difficile que l’acrylique ou l’huile.

Mais, après tout, est-ce bien une raison pour se décourager ? Non, absolument pas ! Alors autant être au clair sur ce qui vous attend afin de relever vos manches de la meilleure manière qui soit. Prêt à en découdre ? Si vous aimez les défis, vous êtes sur la bonne voie !

L’aquarelle est souvent considérée comme l’une des formes d’art les plus délicates. C’est une expérience à la fois gratifiante et exigeante pour l’artiste (confirmé ou débutant).

Alors que certains médiums artistiques offrent une marge de manœuvre plus large et une correction plus facile, la peinture aquarelle défie l’artiste avec sa nature imprévisible et son caractère fugace, c’est le moins qu’on puisse dire. Voyons donc pourquoi l’aquarelle est souvent qualifiée de difficile, mais aussi pourquoi elle attire tant les artistes à la recherche de défis !

1. Maîtrise de l’eau

On trouve les premières traces d’aquarelle au Paléolithique, puis en Egypte ancienne et enfin en Europe au Moyen-Age. L’aquarelle tire son nom de son utilisation principale : l’eau. Elle est, bien-sûr, tout comme l’huile et l’acrylique, composée de pigments et de liants, ici, solubles dans l’eau. Contrôler la quantité d’eau sur le pinceau et sur le papier est essentiel pour obtenir les effets souhaités. C’est même l’élément central.

Les défis du contrôle de l’eau en aquarelle : Trouver le bon équilibre

En aquarelle, la quantité d’eau que vous utilisez est cruciale pour obtenir le résultat souhaité :

Trop peu d’eau, et la peinture risque de paraître terne, sèche rapidement et difficile à manipuler, laissant des marques nettes et des zones inégales.

Trop d’eau , en revanche, peut entraîner des effets incontrôlés : les couleurs deviennent diluées, perdent de leur vivacité et peuvent fusionner de manière imprévisible, formant des bavures ou des auréoles indésirables.

Effets subtils de l’eau sur les pigments

L’eau affecte également la transparence des pigments, qui est une qualité essentielle en aquarelle. Une quantité d’eau modérée permet de maintenir cette transparence, tout en conservant une bonne saturation des couleurs.

Pour trouver cet équilibre, il est important d’expérimenter avec différentes proportions d’eau afin de comprendre comment chaque pigment réagit. Par exemple, certaines couleurs granuleuses peuvent se comporter différemment avec plus ou moins d’eau, créant des textures naturelles intéressantes ou, au contraire, des effets de taches non souhaités.

Comment garder le contrôle de votre peinture ?

Pour éviter que votre papier ne soit trop saturé ou que l’eau ne se propage de manière inattendue, pensez à contrôler la quantité d’eau avec plusieurs techniques. Vous pouvez par exemple absorber l’excès d’eau avec un pinceau sec ou un chiffon, ou bien utiliser un papier de qualité qui absorbe simultanément l’humidité.

Travailler sur des zones humides ou sèches vous permettra de jouer avec les contours nets et flous, donnant du contraste à votre œuvre. Utiliser un pinceau fin, bien imbibé mais non dégoulinant, est aussi une astuce clé pour garder le contrôle sur les détails les plus fins.

Conseils pratiques pour un meilleur équilibre

Pour obtenir des couleurs intenses sans saturer le papier, travaillez par couches successives : commencer avec un lavis léger, laisser sécher, puis ajouter des touches plus pigmentées. Cela vous permettra de construire progressivement votre peinture sans risquer de perdre la maîtrise des détails.

En plus de la technique, surveillez les conditions de travail. Travailler dans une atmosphère humide ou sèche peut affecter la vitesse avec laquelle l’eau s’évapore, modifiant votre capacité à contrôler la fluidité de la peinture.

En somme, trouver l’équilibre parfait entre l’eau et la peinture aquarelle est une compétence qui exige non seulement une pratique régulière, mais aussi une observation attentive de l’interaction entre les pigments, l’eau et le papier. Il vous faudra donc développer aussi une sensibilité aiguë aux nuances de l’eau. Maîtriser cet aspect vous permettra de créer des œuvres lumineuses et équilibrées, tout en évitant les erreurs communes.

2. Timing

Contrairement à d’autres médiums qui permettent des corrections faciles, une fois que la peinture est appliquée sur le papier, l’aquarelle offre peu de marge de manœuvre pour les modifications.

Les couleurs se mélangent et se diffusent rapidement sur le papier humide, créant des transitions douces mais exigeant une décision rapide et précise de votre part. L’anticipation et la planification deviennent donc des compétences cruciales dans la pratique de l’aquarelle.

3. Transparence et superposition

L’aquarelle est unique en ce sens qu’elle repose sur la transparence des pigments. Les couches de couleur s’accumulent progressivement pour créer des tons et des valeurs subtiles.

Mais cette transparence signifie également que les erreurs sont parfois difficiles à corriger. Chaque couche de couleur influence celles qui la précèdent. Cela rend le processus de superposition délicat et demande une compréhension approfondie de la composition chromatique. Très souvent, ce processus s’apprivoise… vous l’aurez deviné : par la pratique ! Il n’y a pas de secret…

Et si, par hasard, cette notion de superposition vous évoque quelque chose, il se peut qu’elle vous rappelle subtilement le sfumato de notre fameux Léonard de Vinci ! …qui, d’ailleurs n’a pas manqué d’utiliser la peinture aquarelle, lui aussi. Que cela ne nous impressionne pas au point de lâcher nos pinceaux !! Retrouvez mon article à ce sujet : Léonard de Vinci, maitre de l’aquarelle et de l’Art de la Renaissance.

4. Gestion des blancs

Contrairement à d’autres médiums où l’ajout de blanc est courant, en aquarelle, le blanc est généralement le papier lui-même.

Cela signifie que l’artiste doit être stratégique dans la préservation des zones blanches, souvent en travaillant dans un ordre séquentiel inversé par rapport aux autres médiums. La maîtrise de cette technique nécessite une grande précision et une vision claire du résultat final.

Il pourrait donc être stratégique de préparer votre croquis au crayon papier avant de vous lancer, par exemple. Certains artistes utilisent aussi du gel de masquage pour préserver ces zones.

5. Acceptation de l’imprévu

Enfin, l’un des aspects les plus stimulants de l’aquarelle est sans aucun doute son caractère imprévisible. Les interactions entre les pigments et l’eau peuvent parfois donner naissance à des résultats inattendus et magnifiques. L’artiste doit être prêt à embrasser ces surprises et à les intégrer harmonieusement dans son travail, ce qui transforme alors les accidents en éléments intentionnels… Laissez-vous porter, le lâcher-prise, c’est formidable, promis !

6. L’aspect psychologique

Avant de terminer cet article, et après mûre réflexion, j’ajoute finalement ce 6ème point !

Car, bien souvent, on ne mesure pas combien il peut être intimidant et frustrant de reprendre la peinture après des mois, voire des années sans avoir touché un pinceau. Parfois, on se culpabilise, on se dévalorise ou on se met une pression folle.

On passe ainsi à côté de l’immense liberté que nous offre l’art et toute la joie qui y est associée :

Je vous invite donc à lire mon article, qui aborde ce sujet : Comment recommencer à créer après une longue pause créative ? et un article qui y est associé : Laisser infuser la créativité. Bonne lecture !!

Conclusion

En somme, l’aquarelle est un médium qui exige patience, pratique et persévérance. Alors, est-il difficile d’apprendre la peinture à l’aquarelle ?… Oui, l’aquarelle n’est pas facile à prendre en main (laissez sécher avant !!). Mais c’est précisément cette complexité qui rend la maîtrise de l’aquarelle si gratifiante. En défiant les limites de la maîtrise de l’eau et de la couleur, on découvre une forme d’expression artistique riche et infiniment captivante, et petit à petit, chaque coup de pinceau s’apprivoise et capture l’éphémère avec une beauté unique.

Alors si vous débutez, surtout ne vous laissez pas décourager par le processus, car le jeu en vaut vraiment la chandelle, je vous le garantis. La pratique, c’est aussi et surtout un moment suspendu et beaucoup de plaisir ! D’ailleurs, un de ses plus grands avantages est de pouvoir la transporter très facilement partout : elle demande peu de matériel, n’est pas très chère et sèche assez vite.

Si vous souhaitez aller plus loin, je vous invite à suivre mon Guide pour Débuter en Aquarelle et Choisir le Bon Matériel et à venir visiter ma boutique !

Et un petit cadeau avant de partir : je vous offre en exclusivité et sans engagement un fond d’écran gratuit pour votre ordinateur et pour votre téléphone : vous trouverez votre cadeau sur ma page VIP.

Si vous cherchez du matériel, je vous conseille Le Géant des Beaux-Arts (je n’ai aucun lien d’affiliation avec ce site).

Et maintenant, à vos pinceaux !